par Guillaume Guidoni
Corse-Economie
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Les embauches en Corse : le marché de l’emploi fortement saisonnier


Près de 7 embauches sur 10 sont prévues en Corse sous forme de contrats saisonniers.



Les embauches en Corse : le marché de l’emploi fortement saisonnier
Ce n’est une surprise pour personne, le marché de l’emploi en Corse est profondément marqué par la saisonnalité. Les statistiques de l’emploi salarié montre qu’entre le plus bas, au premier trimestre et le plus haut, au troisième trimestre, l’emploi varie d’environ 10 500 postes. On retrouve d’ailleurs le même ordre de grandeur que celui qui avait été tiré de l’étude de l’Insee sur les emplois liés au tourisme (14 700 postes en 2005). De même, le nombre de chômeur augmente fortement entre le point bas de juin et le mois de décembre (+76 % ou 6 000 personnes en 2009). Cette saisonnalité de l’emploi en Corse est restée quasi-inchangée depuis près de 20 ans.

A l’aide de l’enquête sur les besoins de main d’œuvre en Corse réalisée chaque année en décembre, il est possible d’illustrer l’ampleur du phénomène. Sur les 19 970 projets de recrutement signalés par les entreprises corses, 69 % prendront la forme de contrat saisonnier. Par conséquent, si l’on exclut l’emploi saisonnier, les intentions d’embauches des entreprises passent de près de 20 000 postes à environ 6 300 postes (tous types, CDD y compris court ou CDI). Ces résultats sont bien plus élevés qu’au niveau national, où le taux de saisonnalité des embauches souhaitées est au total de 38 %.


Les embauches en Corse : le marché de l’emploi fortement saisonnier
Si l’on considère les 10 métiers les plus demandés en Corse (cf. graphique, 52 % du total des embauches envisagées), ils sont très concentrés dans l’hôtellerie-restauration et le taux de saisonnalité (% de contrats saisonniers) atteint 86 %.

La saisonnalité dépasse le seul secteur directement lié au tourisme. Ainsi, pour ne prendre que les seuls métiers où les embauches envisagées dépassent les 100 personnes, soit 43 sur 147, seuls 14 métiers ont un taux de saisonnalité inférieur à 50 %. Ce sont généralement les métiers du bâtiment. Le taux de saisonnalité pour des vendeurs généralistes est de 84 %, celui des agents d’accueil de 79 %.

Par conséquent, cette saisonnalité touristique a de fortes répercussions sur l’ensemble des secteurs d’activités. La sensibilité est logiquement plus forte dans l’hôtellerie-restauration, mais affecte aussi fortement les commerces, les activités de production, notamment agro-alimentaire et même les services. Il faut conserver à l’esprit que l’augmentation de population liée à la fréquentation touristique implique que de nombreux secteurs des services, y compris non marchands (notamment secteur médical), doivent à la fois renforcer les effectifs totaux tout en compensant les départs en vacances du personnel à l’année.

Jeudi 22 Avril 2010
Guillaume Guidoni


1.Posté par Fabien le 24/04/2010 16:19
Bonjour,

On voit tout de même dans votre premier graphique un net accident en 96 et 97, avec une saisonnalité bien plus faible. Cela correspond je suppose à de mauvaises années touristiques ?
Et la remontée du chômage est sévère, en 2009...

2.Posté par Guillaume Guidoni le 24/04/2010 16:26
96 Surtout a été une mauvaise année, 97 fut celle de la sortie de récession 92-96 en Corse (cf. croissance en Corse depuis 1990 et graphique sur les flux de transport)