Une couverture statistique qui reste insuffisante
L’étude de l’économie corse est confrontée à de nombreux « vides » statistiques. Il ne faut pas considérer ce problème comme annexe, car tant pour les acteurs politiques, les chefs d’entreprises ou le public. Améliorer le suivi des tendances à court et moyen terme agitant l’île n’est pas sans conséquence. Par exemple, les pouvoirs publics y gagneront un meilleur suivi et calibrage des politiques mises en œuvre. Les entrepreneurs, une capacité à mieux appréhender le futur immédiat et donc à profiter des opportunités ou à se protéger de chocs éventuels. L’objet de cet article est de pointer les principaux trous empêchant de conduire une analyse la plus précise possible.
Les données d’entreprises peu présentes
Le principal vide concerne les données régulières sur l’activité productive des entreprises. Chez corse-economie.eu, nous avons fait un effort très important pour aller dénicher des statistiques sur l’investissement, l’emploi... Néanmoins, il semble crucial de développer la couverture de deux aspects.
Premièrement, il faudrait des données de chiffres d’affaire, de valeur ajoutée produite et d’investissement sur une base régulière (idéalement tous les trimestres), en priorité pour les principaux secteurs économiques (tourisme, construction, distribution et services aux entreprises). L’intérêt de ces données est surtout conjoncturel. Au-delà ce sont les thématiques de croissance et de créations d’emplois qui seront mieux comprises.
Deuxièmement, les données financières sont quasiment inexistantes. Il n’existe quasiment rien que les principaux agrégats financiers (structure de l’actif et du passif, compte de résultat, masse salariale) au niveau sectoriel en Corse. Avoir des données sur une base annuelle serait déjà suffisant a priori. Face à l’absence de sources correctes, difficile de savoir si tel secteur est sous capitalisé, si tel autre pourra absorber un choc de coûts (par exemple pétrolier), comment évoluent les marges… Il y a donc des enjeux très forts de politiques publiques, mais aussi pour les entrepreneurs. Soit dit en passant ceci pourrait aussi servir à des syndicats professionnels pour faire du lobbying.
La consommation, cette inconnue
Le suivi de la consommation est quasi nul dans l’île. Or, l’économie corse est principalement dépendante de cette composante. Les dépenses des ménages et des touristes sont nécessaires pour mieux juger du cycle de croissance. En outre, pour l’activité touristique, il est vain de chercher à savoir si le tourisme rapporte plus qu’il ne coûte, si l’on ne peut même pas mesurer précisément la dépense globale et la dépense par tête. La même chose peut être dite au sujet de l’arrivée de retraités dans l’île.
L’innovation, complètement ignorée
Pour mieux appréhender l’impact des politiques publiques dans ce domaine, des données sur l’innovation dans les entreprises seraient nécessaires. Ceci prendrait principalement la forme de données sur les dépenses de recherche, sur les dépenses liées à des innovations (pas forcément technologique) et sur l’adaptation de l’appareil de production aux techniques nouvelles. La Corse manque de gains de productivité. Il faut mieux savoir pourquoi ceux-ci sont si faibles dans l’île et si/où l’on peut faire quelque chose. Au-delà, ce sont les thématiques de compétitivité et de croissance des salaires qui seront mieux comprises.
Marché du travail et transport, les mieux couverts
Pour finir sur une note positive, il n’aura pas échappé au lecteur de corse-economie.eu que la couverture statistique du marché du travail et des transports est correcte en Corse. Même si des progrès sont possibles, l’emploi, les salaires et le chômage sont bien suivis. En outre, les statistiques sur les transports sont très satisfaisantes, même si les données de frets sont insuffisantes pour le sud de l’île.
En conclusion, actuellement la Corse est très loin de termes de précision statistiques de ce que l’on peut voir dans d’autres régions méditerranéennes (Baléares ou même Sardaigne). Or, de grands progrès pourraient être faits à moindre coût en explorant les domaines ci-dessus. Reste à savoir si une thématique aussi peu « sexy » réussira à mobiliser les pouvoirs publics dans l’île et à glaner un peu d’argent.
L’étude de l’économie corse est confrontée à de nombreux « vides » statistiques. Il ne faut pas considérer ce problème comme annexe, car tant pour les acteurs politiques, les chefs d’entreprises ou le public. Améliorer le suivi des tendances à court et moyen terme agitant l’île n’est pas sans conséquence. Par exemple, les pouvoirs publics y gagneront un meilleur suivi et calibrage des politiques mises en œuvre. Les entrepreneurs, une capacité à mieux appréhender le futur immédiat et donc à profiter des opportunités ou à se protéger de chocs éventuels. L’objet de cet article est de pointer les principaux trous empêchant de conduire une analyse la plus précise possible.
Les données d’entreprises peu présentes
Le principal vide concerne les données régulières sur l’activité productive des entreprises. Chez corse-economie.eu, nous avons fait un effort très important pour aller dénicher des statistiques sur l’investissement, l’emploi... Néanmoins, il semble crucial de développer la couverture de deux aspects.
Premièrement, il faudrait des données de chiffres d’affaire, de valeur ajoutée produite et d’investissement sur une base régulière (idéalement tous les trimestres), en priorité pour les principaux secteurs économiques (tourisme, construction, distribution et services aux entreprises). L’intérêt de ces données est surtout conjoncturel. Au-delà ce sont les thématiques de croissance et de créations d’emplois qui seront mieux comprises.
Deuxièmement, les données financières sont quasiment inexistantes. Il n’existe quasiment rien que les principaux agrégats financiers (structure de l’actif et du passif, compte de résultat, masse salariale) au niveau sectoriel en Corse. Avoir des données sur une base annuelle serait déjà suffisant a priori. Face à l’absence de sources correctes, difficile de savoir si tel secteur est sous capitalisé, si tel autre pourra absorber un choc de coûts (par exemple pétrolier), comment évoluent les marges… Il y a donc des enjeux très forts de politiques publiques, mais aussi pour les entrepreneurs. Soit dit en passant ceci pourrait aussi servir à des syndicats professionnels pour faire du lobbying.
La consommation, cette inconnue
Le suivi de la consommation est quasi nul dans l’île. Or, l’économie corse est principalement dépendante de cette composante. Les dépenses des ménages et des touristes sont nécessaires pour mieux juger du cycle de croissance. En outre, pour l’activité touristique, il est vain de chercher à savoir si le tourisme rapporte plus qu’il ne coûte, si l’on ne peut même pas mesurer précisément la dépense globale et la dépense par tête. La même chose peut être dite au sujet de l’arrivée de retraités dans l’île.
L’innovation, complètement ignorée
Pour mieux appréhender l’impact des politiques publiques dans ce domaine, des données sur l’innovation dans les entreprises seraient nécessaires. Ceci prendrait principalement la forme de données sur les dépenses de recherche, sur les dépenses liées à des innovations (pas forcément technologique) et sur l’adaptation de l’appareil de production aux techniques nouvelles. La Corse manque de gains de productivité. Il faut mieux savoir pourquoi ceux-ci sont si faibles dans l’île et si/où l’on peut faire quelque chose. Au-delà, ce sont les thématiques de compétitivité et de croissance des salaires qui seront mieux comprises.
Marché du travail et transport, les mieux couverts
Pour finir sur une note positive, il n’aura pas échappé au lecteur de corse-economie.eu que la couverture statistique du marché du travail et des transports est correcte en Corse. Même si des progrès sont possibles, l’emploi, les salaires et le chômage sont bien suivis. En outre, les statistiques sur les transports sont très satisfaisantes, même si les données de frets sont insuffisantes pour le sud de l’île.
En conclusion, actuellement la Corse est très loin de termes de précision statistiques de ce que l’on peut voir dans d’autres régions méditerranéennes (Baléares ou même Sardaigne). Or, de grands progrès pourraient être faits à moindre coût en explorant les domaines ci-dessus. Reste à savoir si une thématique aussi peu « sexy » réussira à mobiliser les pouvoirs publics dans l’île et à glaner un peu d’argent.