par Guillaume Guidoni
Corse-Economie
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Les transactions immobilières s'enfoncent dans l'ancien, fausse résistance dans le neuf




Les transactions immobilières s'enfoncent dans l'ancien, fausse résistance dans le neuf
Selon l’ADEF, la valeur totale (assiette) sur les 12 derniers mois (cumul sur 1 an) des transactions immobilières soumises à droits de mutations à :
• représentée 727,7 millions d’euro en octobre 2008 dans l’ancien, soit une baisse de 5,6 % sur un an. Par rapport à septembre 2008, l’assiette dans l’ancien baisse de 0,9 % ;
• représentée 545,4 millions d’euro en octobre 2008 dans le neuf, soit une hausse de 21,8 % sur un an. Par rapport à septembre 2008, l’assiette dans le neuf progresse de 3,6 %.

Le marché de l’immobilier est en train de se contracter de façon rapide dans le segment « ancien ». La valeur totale des transactions immobilières recule pour le 6e mois consécutif. Depuis 2000, le pic des transactions a été atteint en avril 2008, avec 786,6 millions d’euros (rappel, il s’agit de données cumulées sur 12 mois, ce qui permet de gommer les évolutions saisonnières). Ainsi, en l’espace de 2 trimestres, les transactions sur le marché de l’ancien ont reculé de 8 %, soit une baisse de 62 millions d’euros (près de 1 % du PIB de l’île, ce qui est loin d’être négligeable). La tendance est maintenant installée à la baisse dans ce segment.

Du côté du neuf, l’évolution est bien différente. Le marché continue de progresser rapidement. Il accélère même, avec une hausse de 22 %, ce qui nous rapproche de la période faste de 2006-2007. Toutefois, ce chiffre est en partie trompeur. En effet, le point de vue adopté, à savoir regarder les évolutions sur 12 mois glissants, donne par construction un poids important aux événements passés et ne rend pas forcément compte de la dynamique à court terme du marché. L’avantage du lissage est donc à double tranchant…

Les transactions immobilières s'enfoncent dans l'ancien, fausse résistance dans le neuf
Les données brutes (cf. graphique ci-contre) racontent une histoire un peu différente de celle, bien rose, donnée au paragraphe ci-dessus. En effet, on observe un décollage des transactions début 2008, le montant passant de 33 millions en décembre 2007, à 58 millions en janvier 2008. Comme le graphique l’illustre, si le niveau est bien plus élevé que celui de l’année dernière à la même époque, la tendance depuis janvier 2008 est au repli. En effet, en comparant les données du 3e trimestre avec celle du 1er, on observe un recul de 36 millions d’euros, soit tout de même -22,6 %.

Pour l’ancien, la même analyse des données brutes n’apporte pas significativement plus d’informations que celle effectuée ci-dessus. Au-delà des variations d’un mois sur l’autre, le marché est bien baisse depuis fin-2007.

En conclusion, le marché de l’immobilier était déjà entré dans un cycle baissier (on pourra parler de récession immobilière lorsque la somme transactions ancien + neuf sera négative, ce qui ne saurait tarder…) avant que la crise financière ne s’aggrave en septembre. Le plein effet sur le crédit va commencer à se faire sentir maintenant. Inutile de dire que ce mouvement sera potentiellement violent, à la fois pour les ménages corses que pour les acquéreurs de résidences secondaires.

Mercredi 12 Novembre 2008
Guillaume Guidoni