par Guillaume Guidoni
Corse-Economie
Inscription à la newsletter

La prime à la casse, une efficacité moindre dans l’île




La prime à la casse, une efficacité moindre dans l’île
Un impact plus modeste sur les nouvelles immatriculations en Corse

Au 3e trimestre de cette année, le nombre d’immatriculations de véhicules neufs a reculé de 1,8 % sur un an en Corse, avec 4 095 voitures particulières contre 4 171 un an plus tôt. Si l’on regarde les trimestres précédents, on n’observe pas non plus d’envolée des immatriculations, le premier trimestre n’enregistrant qu’une hausse de 1,7 % et le deuxième +5,3 %.

Il s’agit d’une situation assez différente par rapport à la moyenne nationale. En effet, pour la métropole, au 3e trimestre les nouvelles immatriculations ont nettement progressé, +7,9 % sur un an. Ainsi, même si le début de l’année 2009 a été plus négatif au niveau national, le marché automobile corse (au sens large puisqu’on compte ici les immatriculations effectuées dans l’île et non les achats, qui peuvent être fait ailleurs) profite moins de la prime à la casse.

La prime à la casse, une efficacité moindre dans l’île
Moins d’achats de voitures = faiblesse de la consommation des résidents

Pour un économiste, il est d’usage de considérer les achats de voitures comme un indicateur important pour juger de la consommation de biens dits « durables et semi-durables » (meubles, électroménager, électronique) pour les ménages. Ces gros achats ne pèsent cependant que 15 % du total de la consommation, contre 60 % pour les services. Toutefois, ils sont les plus faciles à différer ou à annuler si besoin est, chose plus difficile avec l’alimentaire par exemple. Ainsi, la volatilité de la consommation d’une année sur l’autre est bien expliquée par cette composante. Bref, cela donne la tendance de fond sur la consommation, bien utile en Corse car on ne dispose de pas grand-chose d’autre.

En conclusion, les ménages semblent plutôt frileux du côté de la consommation (à l’instar de ce qui se passe au niveau national). Comme la consommation des ménages pèse entre près des deux tiers du PIB de l’île, ceci confirme que l’économie Corse n’est pas sur le point de retrouver une croissance forte.

Mardi 3 Novembre 2009
Guillaume Guidoni