par Guillaume Guidoni
Corse-Economie
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Le chômage toujours en hausse en Corse, mais le pire semble passé


La hausse du nombre de chômeurs en repli en février. Un résultat qui reste toutefois mauvais, d’autant plus que les nouvelles offres d’emplois ont été plus rares. Les chômeurs de longue durée et les plus de 50 ans sont particulièrement touchés.



Le chômage toujours en hausse en Corse, mais le pire semble passé
La hausse du nombre de chômeurs en repli

Selon la Dares, en février 2010, on a compté :
• 15 370 chômeurs (cat. ABC), soit une hausse de 16,5 % sur un an, contre +19,1 % en décembre. Ceci représente 2 180 chômeurs de plus par rapport à l’année dernière ;
• 2 850 chômeurs de longue durée (+ de 1 an), soit une hausse de 26,1 % sur un an (+25,9 % au mois précédent) ;
• 2 360 chômeurs de - de 25 ans, soit une hausse de 19,8 % après +25,9 %.

Le ralentissement de la hausse déjà engagé en janvier se confirme. Toutefois, au vu du niveau atteint et de la volatilité habituelle de la série, il faut encore rester un peu prudent avant de signaler un point de retournement. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder le graphique ci-dessus, la hausse reste très conséquente su les 15 dernières années et la situation du chômage de longue durée empire continûment. Ce qui n’est pas vraiment le signal d’une franche amélioration de la situation sur le marché du travail.

Les évolutions restent pires que celles que la Corse avait connu durant les années terribles 1993-1997 (cf. graphique). La hausse du nombre de chômeurs en Corse reste aussi nettement supérieure à celle enregistrée au niveau national, que ce soit pour le total (+16,5 % contre +14,5 %) ou uniquement pour les chômeurs sans activité immédiatement disponibles (catégorie A : +16,1 % contre +13,6 %).

A noter que les + de 50 ans, avec une hausse de +24,9 % en février, sont désormais plus fortement touchés que les – de 25 ans.


Le chômage toujours en hausse en Corse, mais le pire semble passé
Rechute pour les offres d’emplois

Concernant les offres d’emplois, malgré les bons résultats enregistrés par les offres dites durables (contrat de plus de 1 mois), le total des offres est revenu sur un rythme de recul proche de ceux de mi-2009. Ainsi, les offres durables (cumul 6 mois) progressent toujours vigoureusement en février (+10,4 % sur un an, après +14,5 % en décembre) tandis que le total baisse de 7,4 %. Au vu des évolutions historiques, tant que les offres d’emplois totales ne seront pas aussi revenues pendant plusieurs mois en variation positive, il ne faut pas s’attendre à une amélioration notable sur le marché du travail.

Le chômage toujours en hausse en Corse, mais le pire semble passé
Le sud toujours en difficulté

Au niveau des départements, la Corse-du-Sud continue de se trouver dans une situation plus dégradée par rapport à la Haute-Corse, avec un nombre de chômeurs en hausse de +19,2 % contre +14,4 %. C’est encore plus frappant pour les offres d’emplois, avec -18,2 % au sud et +4,1 % au nord.

En perspectives

Le résultat de janvier est pleinement conforme à notre « scénario » pour 2010. Le taux de chômage pourrait dépasser 9 % début 2010 (8,3 % au 3e trimestre, mais nous attendons des révisions à la hausse dans les prochaines publications). Il ne faut pas s’attendre à du mieux avant l’été (du mieux au sens de hausse tombant sous +10 %). Seule une reprise forte dès début 2010 du côté de la construction pourrait faire basculer le marché plus rapidement. Ceci nous paraît peu réaliste sur la première partie de l’année, mais le second semestre devrait être plus porteur (cf. article).

NB : du fait de la forte saisonnalité du marché du travail en Corse, pour bien apprécier la tendance, il faut regarder les données en variation sur un an. Les variations mensuelles non désaisonnalisées ne sont pas pertinentes.

Les données dans les graphiques et les commentaires font références aux catégories ABC et les pourcentages représentent l’évolution par rapport à la même période de l’année 2008. Cette définition est préférée à celle de la catégorie A (à la recherche d’emploi sans activité réduite) car elle permet de mesurer les chômeurs effectivement en concurrence sur le marché du travail (personne astreint à la recherche active d’emploi).


Jeudi 25 Mars 2010
Guillaume Guidoni