par Guillaume Guidoni
Corse-Economie
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Les principales leçons de 2009




La bonne surprise d’une économie qui a bien résisté, mais a tout de même souffert

Il faut le reconnaître, le scénario que nous attendions pour 2009 n’a pas été celui qui s’est effectivement produit. Début 2009, nous pensions que l’année à venir serait bien plus difficile qu’elle ne l’a finalement été.

Nous avons déjà précisé que le maintien d’un flux de crédit appréciable et une saison touristique très réussie au regard des autres destinations méditerranéennes ont été les principaux moteurs de la résistance. Il s’agit là d’explications bien plus satisfaisantes que de dire que c’est parce que l’industrie n’existe pas dans l’île que ça c’est bien passé (pour rappel l’emploi industriel représente tout de même 8 % de l’emploi salarié privé).

Le marché du travail grand perdant de 2009

D’ailleurs, si la résistance est remarquable dans un environnement très déprimé, il ne faut pas oublier que la Corse a tout de même été impactée par la récession mondiale. L’élément qui a le plus souffert est le marché du travail : hausse en constante accélération du chômage, diminution des créations d’emplois, salaires atones. Dans ce contexte la consommation des ménages a vraisemblablement souffert. Le seul secteur à perdre de l’emploi sur les 3 premiers trimestres est celui du commerce. Ainsi, notre jugement sur le marché du travail a rétrospectivement été plutôt correct depuis fin 2008.

En revanche, force est de constater que l’évolution des défaillances d’entreprises n’a pas du tout suivi la trajectoire que nous attendions. Si l’on rajoute à cela la toujours rapide progression des crédits investissement, ceci illustre que les entreprises corses (sur lesquelles nous ne disposons que de peu de données financières) sont dans une situation bien plus solide que ce que l’on pouvait penser. C’est d’ailleurs un des grands enseignements de 2009 : ne pas sous-estimer les capacités financières des entreprises.

Une crise immobilière finalement assez douce

En lien avec le crédit, il s’est aussi avéré que le pessimisme concernant le secteur de la construction a été trop marqué. La crise fut finalement assez douce, notamment du côté de son impact sur l’emploi. Globalement, l’activité a souffert dans la construction de logement mais les commandes dans le non-résidentiel et les marchés publics ont permis de limiter l’impact. Même si ce secteur est le plus touché par les défaillances, nous avions sous-estimé la capacité à absorber un choc. Notamment, la prise en compte de l’activité dans le non-résidentiel doit être amélioré pour ce secteur.

Une économie qui a encore accentué sa dépendance envers ses piliers traditionnels

Au final, cette année a été plus une année de stagnation économique que de repli et le pessimisme de début 2009 était trop sévère. Toutefois, ce qui ressort cette année passée est une accentuation du déséquilibre de l’économie corse envers les secteurs construction et tourisme. Or, il s’agit d’une source de fragilité pour l’avenir, ce modèle économique n’éta,nt pas adapté aux défis posés par les évolutions structurelles attendues sur les 10-20 prochaines années : choc démographique, diminution de la croissance potentielle, diminution de la taille et de la capacité d’intervention du secteur public, enjeux d’infrastructures et environnementaux liés à la pression migratoire et à l’activité touristique… Même s’il convient de préciser que ces éléments ne se feront ressentir que petit à petit.

Au final, 2009 fut une année riche par ses enseignements que corse-economie.eu s’efforce au fil des articles de repérer et de mettre en valeur. L’objectif pour 2010 est de continuer à améliorer nos connaissances pour offrir à nos lecteurs des analyses de qualité.

Jeudi 7 Janvier 2010
Guillaume Guidoni