par Guillaume Guidoni
Corse-Economie
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L’emploi salarié résiste




L’emploi salarié résiste
l’emploi ralentit mais résiste…

Selon l’Acoss, l’emploi salarié dans le secteur marchand (données corrigées des variations saisonnières – cvs) a progressé de 2,3 % sur un an au 2e trimestre 2009, contre +2,6 % au 1er trimestre. On a donc un résultat toujours très satisfaisant, alors que l’ensemble des autres régions métropolitaines détruit des emplois, parfois brutalement (-5,4 % en France Comté, -4,8 % en Picardie).

En évolution d’un trimestre sur l’autre, l’emploi a progressé de 0,3 % (+1,2 % au 3e trimestre, forte révision à la hausse), soit sous la moyenne observée depuis 2005 (+0,7 %).

On note toutefois un ralentissement assez sensible du rythme de créations d’emplois, la hausse étant été autour de 3 % en glissement annuel en 2007 et 2008. Depuis début 2009, coup de frein est sensible, sans atteindre les niveaux observés au plan national. Ceci est cohérent avec le fait que les intentions d’embauches sont restées quasiment stables au cours du premier semestre (-0,4 % en moyenne) alors qu’elles plongeaient dans le rouge pour la France (-16 %).


L’emploi salarié résiste
… en revanche, les salaires décrochent

Si les créations d’emplois sont restées fortes, ce n’est pas le cas du salaire moyen par emploi. Depuis le 4e trimestre 2008, le SMTP (salaire moyen par tête) dans le secteur privé reste un rythme de hausse particulièrement faiblard, avec seulement +1,3 % au 2e trimestre de cette année. Ceci constitue une rupture de tendance très nette, le SMTP s’étant installé entre +2 et +3 % par an entre 2001 et 2008.

Sur l’ensemble du 1er semestre, le salaire moyen a reculé de 0,9 % par rapport au 6 mois précédents, une première depuis 1999, une époque marquée par un chômage stratosphérique qui pesait fortement sur les salaires.

Même si dans le même temps (au niveau national) l’inflation est très faible voire négative, l’impact sur le pouvoir d’achat des salariés de cette modération salariale est notable, les salaires réels n’étant que faiblement positif. Il semble donc que les entreprises aient arbitré entre emploi et salaire au détriment de ces derniers. Pas forcément une bonne nouvelle pour la consommation si cela doit continuer.

En perspectives

Les offres d’emploi restant en variation négatives au début du 2e semestre de cette année le mouvement actuel de ralentissement devrait perdurer en 2009. Toutefois, un effondrement de l’emploi salarié peut être désormais écarté. En effet, malgré des destructions d’emplois dans la distribution et les services aux entreprises, la reprise visible dans le secteur de la construction et la diffusion dans l’économie insulaire des retombées touristiques (globalement positifs selon les indicateurs disponibles) devrait permettre de compenser.

Ceci dit, le retour à des créations d’emploi comparables à la période précédente est exclue à court terme, ce tant que les offres d’emploi ne seront pas revenues en variation positive.

Côté salaire, la situation est différente. La montée du chômage et la modération des hausse du SMIC (pas de « coup de pouce » et indexation sur l’inflation) sont de nature à peser durablement sur les salaires.

Lundi 14 Septembre 2009
Guillaume Guidoni