Créations d’auto-entreprises par secteur en Corse


En Corse, les créations d’auto-entreprises sont importantes dans les secteurs économiques traditionnels. Toutefois, on note une bonne représentation des services aux entreprises et informatiques.



L’Insee vient de rendre disponible le détail par secteur des créations d’auto-entreprises. Sans revenir sur le fait que les auto-entreprises en Corse ont été responsables de plus de la moitié des créations d’entreprises en 2009 et que le niveau de création d’auto-entreprises reste très élevé début 2010. Un attrait pour l’auto-entreprise dans l’île qui ne s’est donc pas limité à 2009.

Comme le montre le graphique ci-dessus, les auto-entreprises sont concentrées dans les secteurs traditionnels de l’économie corse, à savoir pour près de la moitié (46 %) dans la construction (22 %), le commerce (19 %) et le tourisme (hôtellerie-restauration, 5 %). Ces trois secteurs ne représentent que 37 % des auto-entreprises créées en France et 38 % de celles créées en région PACA. Cette surreprésentation est une conséquence logique de la spécialisation du tissu économique corse.

Mais, ce qui est plus surprenant, c’est la bonne représentation des services techniques ou à plus forte valeur ajoutée parmi les auto-entreprises. Ainsi, les services aux entreprises et services informatiques concentrent 25 % des créations, taux supérieur à celui des services à la personne (inclus éducation, santé et action sociale) à seulement 17 %. C’est intéressant, car il s’agit là de structure moins « traditionnelles » donc il faudra suivre l’évolution. L’idée est de voir si l’auto-entreprise peut réellement mettre le pied à l’étrier et générer à moyen terme des projets porteurs de croissance et d’emploi dans l’île. Ou, à l’inverse, s’il ne s’agit que d’entreprises qui vivotent.

Actuellement et malheureusement, les données sur le niveau d’activité de ces auto-entreprises ne sont pas disponibles. Impossible donc de dire combien un auto-entrepreneur corse gagne, combien n’ont aucune activité (au niveau national, près de la moitié) ou encore avec combien de clients différents une auto-entreprises traite.

Ces précisions sont importantes, car l’on parle beaucoup de substitution entre poste de salarié et statut d’auto-entrepreneur, certaines entreprises profitant de ce statut pour éviter une embauche. De même, on parle aussi de régularisation de travail au « black » via les déclarations d’auto-entrepreneur. Connaître la situation d’emploi du créateur, le revenu moyen d’une auto-entreprise active ainsi que son nombre de clients participerait à lever un peu le voile sur ces phénomènes.

Mardi 13 Avril 2010
Guillaume Guidoni