Confiance des entreprises corses : les services moroses


La confiance des entreprises corses semble marquée le pas dans les services, l’incertitude se renforçant sur les mois à venir.



Une légère amélioration pour le secteur des services

La Banque de France vient de mettre en ligne les résultats de l’enquête de conjoncture après des entreprises corses pour le mois d’avril.

Les signaux qualitatifs envoyés par cette enquête continuent de s’améliorer pour l’industrie corse. La tendance de ce côté est donc toujours positive. Toutefois, il faut garder en tête le faible poids économique de l’industrie en Corse (3,6 % de la valeur ajoutée produite en 2008 dans l’île, contre 11,8 % au niveau national ; 8 % de l’emploi salarié fin 2009).

Ce qui compte surtout est la dynamique dans les services (63 % de l’emploi salarié privé, dont 22 % pour le commerce fin 2009). Or, de ce côté la situation, la b[production réalisée sur les derniers mois a déçu] (cf. graphique ci-contre) et les anticipations des chefs d’entreprises – plutôt positive jusque là – ont prix un coup de froid. Il y a un « effet nuage islandais » en Corse, en tout cas sur le moral des chefs d’entreprises.

Les « prévisions (…) empreintes d’une certaine perplexité » pour le secteur des services n’est pas de nature à nous pousser à être optimiste concernant le marché du travail (l’incertitude est ennemie de la création d’emplois).

Les principaux commentaires (les caractères gras sont rajoutés) :

« La production industrielle a conservé une bonne orientation au cours du mois d’avril, grâce aux résultats observés dans les industries agroalimentaires et les biens intermédiaires.
Les entrées en commandes ont progressé dans toutes les branches et permettent aux carnets d’être correctement garnis, sauf pour les biens d’équipement.

Les entreprises interrogées font preuve de prudence s’agissant de la gestion de leurs stocks, qu’elles ajustent au plus près tandis que la sollicitation de l’outil industriel reste sous la tendance de longue période.

Les prix des matières premières se sont inscrits en légère hausse, tirés par ceux des industriels agroalimentaires. En revanche les prix des produits finis n’évoluent que très faiblement en raison probablement d’une concurrence plus marquée.

Tous les secteurs industriels anticipent une accélération de leurs productions ainsi que, dans une moindre mesure, de leurs recrutements.

L’activité dans les services marchands a progressé après un mois en demi-teinte en dépit de la perturbation des courants de commandes provoquée notamment par la paralysie du trafic aérien durant plusieurs jours. Les prix restent très tirés pour attirer le consommateur et les effectifs sont gérés avec une grande prudence. Les prévisions sont empreintes d’une certaine perplexité dans un environnement rendant incertain la concrétisation des nombreux contacts en cours. »

Mercredi 19 Mai 2010
Guillaume Guidoni